D'emblée, ce que le spectateur va remarquer, c'est le côté humoristique/loufoque de l'entourage de Marin. Un choix étrange, vu le ton donné à l'histoire mais qui, au fur et à mesure, s'avère salvateur. Oui, salvateur car Brigadoon cache sournoisement son jeu.
Au début, malgré l'évidente intention des Monomakia à faire la peau à Marin, le ton reste relativement léger grâce aux habitants de la copropriété où vit notre héroïne. Pourtant, petit à petit, de façon insidieuse, on se rend compte que cet univers est en réalité sombre, glauque et malsain.
Oui, vous avez bien lu. Sombre. Glauque. Malsain.
D'une certaine façon, la tournure des événements me rappelle un peu Narutaru. Cet anime, sous des dehors initialement gentillets, se révèle être un enchaînement de massacres cruels jusqu'à un final particulier glauque.
Heureusement, Brigadoon ne prendra jamais totalement le même chemin mais nous réservera des passages particulièrement écœurants sur la nature humaine.
Car oui, si ce sont les Monomakia qui commencent à foutre la merde, ce sont les humains qui se dévoilent encore bien pires, essentiellement à l'égard de Marin.
Pour rappel, Marin est orpheline, pauvre, vivant avec des gens un peu bizarres mais gentils. Et malgré une nature enjouée, elle est la cible de ses camarades qui voient en elle une paria, de ce maudit flic à tête de Bouddha qui la brutalise juste parce qu'elle est "différente", de cette femme qui a perdu sa fille et qui cherchait un exutoire. Sans parler de la mère de Moe qui juge que son amitié avec Marin est une abomination.
A coté de ça, les Monomakia ne cherchent qu'à la tuer. Ils ne sont ni cruels, ni sadiques, ni animés par une sombre malveillance.
Ensuite, autre témoin de cette violence en partie voilée, il y a le nombre de morts induit par les attaques des Monomakia. Aucun chiffre mais on finit par se rendre compte des dégâts collatéraux. De quoi avoir froid dans le dos, non ? Et cela ne s'arrange pas quand Marin revient de Brigadoon pour découvrir un pays en ruine où la violence et le malheur continueront de s'abattre sur elle. On tente encore de la tuer et elle perd même la vue.
Bref, heureusement que les compagnons de Marin sont là pour l'épauler.
Sur ce point précis, il est intéressant de noter l'effort fourni pour faire vivre des relations, pour faire évoluer les personnages. Au fur et à mesure, nombre de gens hostiles vont finir par se rendre compte qu'ils s'en prenaient à une gamine d'à peine 13 ans. Pas glorieux du tout.
L'on sent également une puissante volonté d'achever l'ensemble sur un Happy End. Est-ce un mal ? Non. Mais cela semble presque trop beau pour être vrai. Certes, la conscience de certains est rentrée de vacances mais le final est comme un reboot de l'univers. On passe d'un monde où Marin en a littéralement pris plein la gueule, se faisant tabasser, poignarder, électrocuter, balancer au milieu de la circulation, laisser pour morte et devenir aveugle (On sent que l'auteur n'a pas trouvé la force ou l'occasion de la faire violer mais s'il avait pu, je crains qu'il l'aurait fait, le saligaud...) à un monde où tout va mieux, comme si les fautes étaient pardonnées. Même sa vue revient !
Toutefois, le final offre son lot d'émotions avec beaucoup d'amour (Surtout entre Marin et Melan, les p'tits coquins !) et quelques révélations (Le devenir de Lulu, entre autres...).
Mais une question demeure. Qui est vraiment Asagi Marin ?
Durant tout l'anime, elle est posée mais jamais résolue. On a cru qu'elle était la fameuse Creis Marine mais non. Quel lien a-t-elle pourtant avec elle ? Mystère !
L'un des personnages affirme qu'elle est l'archétype (ou l'ancêtre) de la Creis Marine mais cela ne répond pas à la question. Pire, cela induit des possibilités particulièrement bizarres : Comment peut-on être l'archétype (ou l'ancêtre) d'une entité qui existait déjà avant notre naissance ?! Y aurait-il eu magouille dans le flux temporel ?!
Bref, on se retrouve avec des points obscurs sur les bras qui n'auront pas de réponses à moins de se retourner le cerveau... ou d'aller secouer directement l'auteur !